Ciné-club – Breaking Away, Peter Yates

Ciné-club (19h30 auberge espagnole, 21h projection)

Breaking Away, de Peter Yates, 1979, 100 min.

Dave, Mike, Cyril et Moocher sont quatre amis de la ville universitaire de Bloomington, dans l’Indiana. Tous les quatre sortis du lycée, ils ne savent pas quelle direction donner à leur vie, et passent l’essentiel de leur temps ensemble à nager dans les carrières abandonnées et inondées de la région. De temps à autre, ils se confrontent aux riches étudiants de la prestigieuse université d’Indiana qui les considèrent avec mépris. La passion de Dave pour le cyclisme va donner aux quatre amis l’occasion de se mesurer à leurs rivaux.

Dans Breaking Away, on retrouve tous les ingrédients classiques du teen movie : les rites initiatiques de la sortie de l’adolescence, le héros incompris de ses parents, le campus américain avec ses confréries et ses compétitions sportives, ainsi que le thème de l’outsider renversant les préjugés. Derrière ces canons stylistiques, c’est pourtant un film social que réalise Peter Yates. Bloomington, avec ses carrières de pierre où la nature a repris ses droits, et ses hommes rendus malades par le travail ou abandonnant famille et maison pour chercher un emploi ailleurs, symbolise une Amérique ouvrière en crise. Dans ce contexte, les quatre héros, issus d’un prolétariat en cours de déclassement, se sentent coincés. La musique du film ne l’évoque pas, mais c’est bien le No Future de la fin des années 1970 qui plane au-dessus de leur tête. Destinée aux petits jobs mal payés, la bande s’est promis de ne jamais travailler, ou de faire en sorte d’être entièrement embauchée au même endroit. Un serment impossible à tenir, mais qui a valeur incantatoire face à l’absence de perspective…

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