Cycle western

Entre légende et réalité… Session
western !

Le western est né au 19ème siècle du mythe de l’Ouest : terre étrangère,
lieu de rêve et de liberté à conquérir. Il est le récit d’aventure qui
fait publicité pour les futurs émigrants européens qui pourront
s’installer et prospérer. Justifiant l’impérialisme et l’expansionnisme de
l’homme blanc, créateur d’un nouveau monde face à des Indiens sauvages et
incapables, le western est le genre dans lequel les Américains ont reconnu
leur idéal de conquête. Dans le cadre de l’Amérique des pionniers, entre
1860 et 1890, il raconte la quête d’un individu ou d’une communauté.
Avec l’industrie hollywoodienne, cette histoire va connaître de nombreuses
variantes dans un même schéma entre « bons et méchants ». Mais dans les
faits, pour beaucoup d’immigrants, la conquête de l’Ouest signifia
désillusion et exploitation ; pour les Indiens, extermination et camp
d’internement. Aussi, selon l’époque et les auteurs, beaucoup de films du
genre western proposent d’autres interprétations quant à l’Histoire et aux
valeurs prônées par la légende de l’Ouest.

Les westerns classiques de Ford et Hawks par exemple, montrent des
guerriers indiens dignes et valeureux, et le mythe américain est compromis
par la cupidité, la vengeance ou la mégalomanie de beaucoup d’autres
hommes. La diffusion des témoignages sur la violence de l’extermination
des indiens et l’exploitation des pionniers pauvres pose le doute sur la
légitimité de la conquête de l’Ouest. Face à la guerre de Corée puis du
Vietnam, des westerns « réfléchissent » sur la violence constitutive de
l’Amérique… avant de sombrer dans le désenchantement total.
Incarnant la « fin de l’Ouest », le western crépusculaire met en scène une
violence exaltée, délaisse l’héroïsme des cow-boys classiques pour des
personnages ambivalents. Les valeurs morales sont bafouées, assumant que
l’histoire de l’Amérique s’est accompagnée de violences, de conflits
raciaux et ethniques, d’un génocide, de perturbations de l’équilibre
naturel et de brusques bouleversements imposés par des capitaux
lointains.
En Europe dans les années 60, les westerns « spaghetti », « zapata » et
« fayot » font survivre le genre tout en voulant « l’abîmer ». Souvent
par la caricature, ils expriment une nouvelle critique politique et
sociale : illustrations violentes de la morale du libéralisme économique
– « pour survivre, pas de pitié pour le faible » – ; analyses politiques
ancrées dans la révolution mexicaine ; réflexions sur la violence, la
révolution et le prolétariat… Tout y passe et personne n’est épargné !

Riche et exaltant, drôle et violent, toujours captivant, le genre western,
né de misère, a produit des splendeurs ! Pour partager ce plaisir nous
vous proposons quelques-uns de nos coups de cœur…et des casse-croûte
concoctés par nos soins…tacos et fayots pour tout le monde !

Samedi 28 décembre :

-18h : Ouverture des portes

-19h : El Dorado, de Howard Hawks, 1966, USA en VOSTFR, 2h06 min
En arrivant à El Dorado, l’aventurier Cole Thornton retrouve un ancien
ami, JP Harrah, aujourd’hui shérif de la ville. Engagé par un riche
propriétaire terrien, Thornton renonce à son travail quand Harrah lui
apprend que son nouvel employeur est un petit tyran, qui cherche à
s’emparer des terres d’un brave fermier, Kevin McDonald…
Petit bijou d’humour, El Dorado nous propose de suivre les tribulations de
deux amis, héros sur le retour ayant perdu un peu de leur superbe. Vision
de l’Ouest relativement adoucie, laissant ses mythes vieillir doucement,
la béquille sous le bras, mais toujours prêts à bondir en cas de grabuge.

21h : Repas, Fayots & Tacos

22h : El Chuncho, de Damiano Damiani, 1966, Italie en VOSTFR, 2h15 min
Au Mexique, pendant la période de la révolution (1910-1912), El Chuncho,
bandit et rebelle révolutionnaire, attaque, avec ses troupes, un train de
l’armée régulière dans lequel voyage un jeune dandy américain. Le yankee
se joint aux guérilleros et se lie d’amitié avec El Chuncho. Mais les
apparences sont parfois trompeuses…
À travers les raids menés par ce groupe de guerilleros, on voit émerger
les contradictions entre un idéal révolutionnaire et les intérêts
individuels des protagonistes.

Dimanche 29 décembre

14h : Ouverture des portes

15h : Il était une fois dans l’Ouest, de Sergio Leone, 1968, Italie en
VOSTFR, 2h40 min. Et…musique de Morricone bien sur !
Sur un quai de gare désert, trois hommes armés attendent un voyageur, un
énigmatique joueur d’harmonica… Poursuivant une vengeance personnelle,
ce personnage sans nom croise l’histoire de JillMcBain, ancienne
prostituée dont la propriété héritée fait des envieux…
Alors que la révolution industrielle gagne le Far West : les « anciens »
hommes – tueurs à gages ou bandits romantiques- sont dépassés par ce
nouveau monde dans lequel l’argent est la nouvelle arme.

18h : L’Homme qui tua Liberty Valance, de John Ford, 1962, USA en VOSTFR,
2h03 min
Un sénateur débarque incognito à Shinbone pour assister à l’enterrement
d’un mystérieux inconnu : Tom Doniphon. Pressé par les journalistes
d’éclaircir les lecteurs sur ce Doniphon, le sénateur Ransom Stoddard
revient avec émotion sur les événements qui firent sa carrière des années
auparavant, lorsqu’il essaya de débarrasser Shinbone d’un dangereux
gangster : Liberty Valance…
Construit autour d’un long flash-back, L’Homme qui tua Liberty Valance
est un portrait crépusculaire des États-Unis : l’Ouest, tel que le cinéma
de Ford nous l’a tant représenté, vit ses derniers instants ; les shérifs
peu à peu remplacés par des hommes de loi, les colts par des livres de
droit, la diligence par le chemin de fer. Humour et grande intensité,
L’Homme qui tua Liberty Valance nous invite à méditer sur une Histoire où
les héros ne sont pas forcément ceux que l’on croit.

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