Les dispositifs de l’État d’urgence sont appliqués aujourd’hui contre les opposants à la loi travail et il y a peu contre ceux qui dénonçaient la farce écologique COP21. L’application de l’arsenal « anti-terroriste », mis en place par des gouvernements de gauche comme de droite, montre que, sous l’épouvantail terroriste, c’est le maintient de l’ordre social qui est visé. L’adoption de ces dispositifs est justifié face à la « monstruosité terroriste » et ceux-ci s’appliquent très rapidement à la contestation sociale, aux velléités révolutionnaires des exploités et plus généralement contre les classes populaires. C’est bien de la terrorisation des mouvements sociaux qu’il s’agit, au double sens d’intimidation et de stigmatisation. Stigmatiser signifiant ici apposer arbitrairement l’étiquette « terroriste » sur tout acte, individu ou groupe jugé dangereux pour l’ordre capitaliste.
Conjointement à son caractère purement répressif, on peut questionner la nature même de l’État, notamment à travers la sommation faite à la population à rejoindre la tutelle étatique face à la « barbarie ». C’est une injonction paternaliste : adhérez et soumettez vous en tant que citoyen discipliné ou bien attendez vous à porter le sceau de l’infamie et à en payer le prix fort.
« Je ne suis pas Charlie. Je suis Claude. Révolutionnaire anarchiste, anticapitaliste, partisan du projet communiste libertaire, ennemi mortel de tous les monothéismes – mais je sacrifie à Aphrodite – et de tout État. […] Je suis disposé à débattre avec celles et ceux pour qui la tuerie de Charlie Hebdo est une des horreurs de ce monde, auquel il est inutile d’ajouter encore de la confusion […] »
De la critique de l’État à la perspective de son abolition, nous discuterons ensemble avec l’auteur de La terrorisation démocratique et Comment peut-on être anarchiste ? (2009 & 2015, éd. Libertalia).
Voir aussi le site de Guillon : https://lignesdeforce.wordpress.com