Luttes anti-carcérales en Belgique

Dans une course folle au profit, État et patronat jettent toujours plus de monde dans la misère. Chacun se serre déjà la ceinture, mais des milliards sont encore trouvés pour développer l’arsenal répressif et sécuritaire. Arsenal qui sert essentiellement à faire accepter l’exploitation, à ce qu’on reste bien docile… L’installation de caméras dans chaque quartier, ville ou village se complète de la construction permanente de nouvelles prisons et passe par toujours plus de flics, de contrôle, d’appels à la délation. Si bien qu’à la peur de ne pas remplir le frigo s’ajoute celle d’oser la ramener, de faire un pas de travers et d’en payer le prix fort.

En février, le gouvernement Hollande allait directement dans ce sens en confirmant le projet d’une série de nouvelles prisons. Parmi de nombreux sites, Alès, Avignon et Montpellier ont été retenus.

La multiplication des prisons, voire leur existence même est- elle une fatalité ? Comment serait-il possible de s’y opposer ?

Afin de partager des bilans tirés de plusieurs expériences, des compagnons viendront nous parler de luttes anti-carcérales qui ont eu lieu à différentes périodes ces dernières années en Belgique. Tour à tour, la construction d’un centre de rétention pour les sans-papiers les plus récalcitrants, puis d’une « maxi- prison » (1 200 places) en périphérie de Bruxelles ont suscité et suscitent encore une multitude d’oppositions.

Recours administratifs lancés par un comité de quartier, manifestations, perturbations d’événements officiels, occupations de bâtiments, séries d’actions directes contre les responsables et bénéficiaires des projets de constructions, ouverture d’un local dédié à la lutte contre la maxi-prison, occupation de type ZAD sur l’emplacement du futur chantier… les pratiques de lutte sont nombreuses, multiples, parfois contradictoires, elles mènent à des rencontres, mais aussi à des ruptures. Au sein de ces différentes formes de contestation, des camarades défendent la possibilité de l’auto-organisation et de l’autonomie des luttes. En face, la répression ne se fait pas attendre et l’État n’hésite pas à agiter l’épouvantail de l’antiterrorisme. Si le centre de rétention est aujourd’hui ouvert, la construction de la « maxi-prison » est toujours au point mort, alors que le début des travaux était annoncé pour 2015.

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