Najat (“Survie” en arabe) est un collectif né dans les Cévennes en fin d’année 2018, avec la volonté de proposer un espace de ressources, de rencontres et d’informations d’ordre administratives et juridiques pour des personnes en procédure de demande d’asile.

Il est né de la rencontre avec des personnes dublinées et demandeurs d’asile vivant dans notre région, des différentes questions et problématiques que soulèvent leur situation et de la violence institutionnelle dont sont victimes quotidiennement ces personnes.

Le fonctionnement du collectif repose sur plusieurs principes:

– l’accueil inconditionnel et non jugeant des personnes, quelle que soit leur pays d’origine, la raison de leur démarche de demande d’asile

– l’auto-support ; une participation mutuelle entre aidants et demandeurs d’asiles. Ces derniers sont les principaux concernés dans cette bataille juridique, administrative et politique. Il nous parait fondamental et logique que ce collectif fonctionne avec la participation des personnes concernées et ainsi partir de leurs propres besoins. Certains d’entre eux ont déjà traversé les difficultés du parcours de demande d’asile, d’autres sont en cours. Leurs expériences et leurs analyses paraissent alors essentielle à notre fonctionnement.

– l’auto formation par les pairs. Personne n’est juriste ou avocat dans le collectif. Chaque membre, que ce soit par sa situation ou de par son engagement, est à même d’amener son expérience et ses connaissances. Ce collectif s’inscrit dans un processus en mouvement où chacun va apprendre au gré des situations rencontrées. Le but est également de se mettre en contact avec d’autres collectifs plus expérimentés ayant déjà usé de ce type de fonctionnement, afin qu’ils puissent nous conseiller et nous orienter, tant du point de vue organisationnel que juridique. Nous sommes également en contact avec des permanences de juristes afin d’être avisé sur des questions précises auxquelles nous n’avons pas encore de réponse.

Nous avons aussi la volonté de lutter collectivement contre la politique migratoire en France et en Europe, en particulier le statut Dublin, les expulsions, les placements en Centre de rétention, les assignations à résidence, la politique européenne d’externalisation, la criminalisation des migrants. Il est alors important d’agir de manière locale par un soutien au quotidien, mais nous devons aussi nous mettre en lien avec les réseaux déjà en place, notamment avec la coordination sud-est et aussi consolider ou développer d’autres réseaux avec les villes et villages environnants (Nîmes, Montpellier, Sète…) ; Dans le but de se rencontrer, d’apprendre des autres actions et de constituer une réponse forte et collective à une politique dénuée d’humanité.