- Manif internationale des travailleurs
- Buffet aïoli à la Rétive (13h)
- Pièce de théâtre (15h)
Karl Marx, le retour, de Howard Zinn, 2002.
Spectacle du théâtre des rues
Mise en scène: Alixe Constant
Interprétation: Jean Delval
Marx est révolté de l’incompréhension dont il est victime depuis plus d’un siècle. Il obtient, en 2018, le droit de revenir dans le monde pour remettre les pendules à l’heure. Et il attache à nous réexpliquer, simplement, les fondements de sa critique radicale du capitalisme, celle développée au xix e siècle dans Le Capital et dans Le Manifeste du parti communiste.
Ses analyses économiques restent aujourd’hui, plus que jamais, incontestables. Il les défend bec et ongles.
Ceci étant, il ne cache ni sa colère ni son désaveu de certains marxistes – « Avant tout, sachez bien une chose, je ne suis pas marxiste », dit-il – qui interprètent ses écrits pour justifier des régimes politiques incompatibles avec l’essentielle liberté de penser. « Abattre tous ceux qui ne sont pas d’accord avec vous ! Est-il pensable que ce soit cela le communisme pour lequel j’ai donné ma vie ? », explose-t-il.
La transcription politique de ses analyses, il la découvre dans la commune de Paris, où éclate l’énergie collective du peuple pour rendre aux pauvres leur dignité, aux travailleurs et aux femmes leur droit à la décision.
Par ailleurs, le Marx de Zinn nous révèle les débats incessants, houleux et souvent comiques qu’il a avec les autres révolutionnaires, Proudhon, Bakounine, Stirner. Il nous fait aussi partager son immense estime pour Engels, son véritable alter ego et celui qui soulagera à de multiples reprises la profonde misère dans laquelle il a toujours vécu. Le Marx de Zinn, c’est aussi l’homme et ses blessures: L’exil, la pauvreté, la mort d’enfants en bas âge, l’insupportable misère des classes populaires. C’est aussi l’homme et ses joies: ses amours, ses amitiés, son goût pour la fête, ses enthousiasmes internationalistes.
C’est aussi sa famille: sa femme, Jenny, sans le concours de laquelle il ne serait jamais devenu le militant qu’il est, ses filles et surtout Eleanor, la révoltée qu’il aime par-dessus tout.
En fait, Zinn nous raconte un Marx que nous ne connaissons pas, aux antipodes de l’idole rébarbative entretenue par ses adversaires et, parfois même, par ses admirateurs.